Dylan, in absentia

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Été 1966. Bob Dylan entre en dissidence de sa propre dissidence en refusant d’être le guide de sa génération.Vivant jusqu’alors en roue libre — Like a Rolling Stone — l’artiste, ébloui par le soleil d’un petit matin neuf à Woodstock, après trois nuits passées sans sommeil, zigzague sur sa moto et chute sur l’asphalte déjà tiède. Blessé aux cervicales, le chanteur est hospitalisé. Bientôt sevré de la drogue, il se met au vert dans les environs de New York, à Byrdcliffe. Donné pour mort, absent médiatiquement, cherchant à tout prix à fuir la célébrité pour honorer son mariage et devenir un bon père, Bob Dylan amplifie malgré lui sa légende.

Nicolas Comment suit à la trace cet homme de vingt-sept ans en lutte contre son double. Au fil des pages, passent d’autres garçons sauvages, tels Brian Jones, Allen Ginsberg, The Band, Jimi Hendrix, ainsi que les silhouettes élancées de quelques femmes d’exception : Edie Sedgwick, Sally Grossman, et surtout, la « Dame aux yeux tristes des basses terres » de Blonde On Blonde : Sara. Pour elle, pour ses enfants, Dylan tente d’échapper à la « Société du Spectacle » au moment où il en devient un des mythes, par son absence même.